Cyber Future

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Cyber Future 750 422 digiVolution

Voici les dV-News 15-2022 et leur sélection d’articles et de liens pour illustrer l’actualité de la dernière quinzaine.

Pour l’année 2022, notre billet du 3 janvier intitulé «Where to?» identifiait trois défis clés. Les grands conflits? Ils sont de retour. Les cyberrisques? Ils ne cessent de croître et la crise du COVID ne nous a pas permis de devenir plus cybervertueux. Les tensions sociétales ? Elles risquent d’atteindre des sommets cet automne lorsque viendra la saison froide et que les conséquences de la guerre en Ukraine se feront vraiment sentir. Ensuite s’opposeront, comme l’exprime Konstantin Sivkov nous expliquant la vision russe, deux modèles s’excluant mutuellement: le modèle occidental (la mondialisation avec des États-nations faibles, des élites mondiales et des valeurs universelles) et celui multipolaire promu par le Kremlin (non dominé par les États-Unis, basé sur des États forts, des élites nationales et les valeurs traditionnelles).

Quelles sont les conséquences de cette évolution majeure pour le cyberespace? Le rapport de la task force du Council on Foreign Relations est limpide: « Washington a longtemps cru que sa vision de l’internet finirait par prévaloir et que les autres pays seraient contraints de s’adapter ou de ne pas profiter des avantages d’un internet mondial et ouvert. Les États-Unis sont aujourd’hui confrontés à une réalité radicalement différente. La vision utopique d’un réseau mondial ouvert, fiable et sûr n’a pas été réalisée et il est peu probable qu’elle le soit un jour. Aujourd’hui, l’internet est moins libre, plus fragmenté et moins sûr». 

L’Internet ne sera donc jamais ni libre ni sûr? Comment pourrait-il en être autrement à la lumière de l’explosion des cyberincidents et de la bataille pour les standards que se livrent les acteurs principaux de la numérisation que sont les USA, la Chine et leurs champions, les géants de la tech? Qui maîtrise en effet les règles du jeu pour l’espace, les télécommunications, la cryptographie, l’intelligence artificielle ou l’informatique quantique, se met en position de force disait Poutine en 2017. L’UE fait des efforts conséquents pour s’opposer à cette tendance et pour rester dans la course et préserver sa souveraineté et celle de ses membres sur les plans industriel et de la régulation. Pourtant son avenir stratégique dans ces domaines est tout sauf sûr. 

Et quel est le cyberfutur de la Suisse? Pas mieux que l’UE. Mais pour définir son avenir, est-il juste que notre pays se fasse en partie représenter dans les cénacles de la standardisation par des collaborateurs de Google et de Huawei? Et quel est le mandat de nos représentants dans ces cercles internationaux qui vont profondément impacter notre avenir? Et qui le leur a confié? Au-delà de la stratégie de numérisation dont nous ne cessons de relever les faiblesses, la Suisse dispose-t-elle d’une vision sociétale claire «aux temps de la mutation digitale»? Les questions que nous avons formulées sur la politique de sécurité restent globalement sans réponse. Mais comment accompagner les rapides bouleversements en cours avec des instruments politiques conçus au 19ème siècle? Nos administrations et notre personnel politique maîtrisent-t-ils ces défis?  La gestation de la loi sur la sécurité de l’information aura duré près de dix ans…! Lui ajouter une obligation pour les opérateurs d’infrastructures critiques d’informer les autorités compétentes en cas de cyberattaque aura duré cinq ans de plus. Moderniser la loi sur la protection des données aura aussi duré près de dix ans.  Quant à l’identité numérique, en vigueur en Estonie depuis 8 ans et sèchement refusée en votation en 2021, un nouveau projet est en consultation… Nous le suivrons attentivement, mais à la lumière de ces délais il est permis de se poser quelques questions sur la capacité de la Suisse à maîtriser son cyberdestin!

Le dessin de presse ci-après illustre la gastastrophe à venir. Chez digiVolution nous n’osons bientôt plus dire depuis combien de temps nous alarmons quand aux multiples défis liés au cyberespace…, dont celui des ressources en énergie, personnel, matériaux, droit, recherche, etc.! Sommes-nous prêts? Alea jacta est!

Most Europeans cannot yet see or smell the gastastrophe, but in the markets the warning signs are already flashing red

En Suisse durant les 15 derniers jours, c’est donc la question énergétique qui a dominé et nous recommandons en particulier les (maigres) informations publiées par l’Office fédéral pour l’approvisionnement économique du Pays et le rapport périodique sur la situation de l’approvisionnement. Avec un office sans capitaine, en pleine restructuration, après les insuffisances constatées durant la crise du COVID,… l’automne et l’hiver s’annoncent pour le moins compliqué.

Une question nous préoccupe aussi: durant la crise du COVID, l’état-major fédéral Protection de la population n’a pas été activé et l’Office fédéral de la santé a géré seul la crise, suscitant la critique (justifiée) des Commissions de gestion des Chambres fédérales exposées dans leur rapport du 24 mai dernier. Au vu des difficultés annoncées pour cet automne, cet état-major sera-t-il activé? La directrice de l’Office fédéral de la protection de la population qui en est responsable (art. 8) est-elle prête? La bonne personne pour affronter la tempête?

Et un coup d’œil sur le cosmos 

Et pendant que des humains égocentriques s’acharnent à se faire exploser et à détruire la planète, d’autres tentent de comprendre le monde dans lequel nous vivons. Nous avons ainsi le plaisir de partager avec nos lecteurs notre fascination pour les images du télescope James-Webb.

Nous vous souhaitons une enrichissante découverte des articles et liens sélectionnés et nous réjouissons de vous retrouver dans 15 jours.

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