Ce billet comporte deux volets: le conflit en Ukraine qui ne fait que commencer et l’avenir de digiVolution qui fête une première année d’activités concrètes. Un dur labeur derrière nous et un autre devant, qui donnent son nom à ce déjà 47ème billet.
GUERRE ET DOMMAGES COLLATÉRAUX
La seule certitude que nous pouvons raisonnablement nourrir quant à la guerre qui endeuille l’Ukraine, c’est la dimension colossale des opérations d’influence, presque exclusivement rendues possibles par le cyberespace. Nous sommes entrés dans une ère d’hyperinfluence sans précédent et pour laquelle nous manquons de recul et de moyens. Ainsi, face à un conflit vieux d’à peine un mois et à son flot continu de manipulations et de caricatures, qui nous fait passer à côté d’autres réalités qui, il y a peu, déplaçaient des foules, il serait pour le moins hasardeux de vouloir déjà tirer des conclusions péremptoires. Le savoir et Internet eux-mêmes vont-ils résister aux coups de boutoir des émotions et de l’irrationalité qui règnent autour du désastre qui se joue sous nos yeux? Veillons en tout cas à ne pas prendre des mesures précipitées qui provoqueraient d’incertains dommages collatéraux, le tout sans oublier que la crise duCOVID et ses chocs sur les chaînes d’approvisionnement, ce n’est de loin pas terminé.
À tous les niveaux, être un dirigeant aujourd’hui aura rarement été aussi difficile. Face aux profonds bouleversements qui semblent s’annoncer, nous serions donc bien avisés, avant de nous lancer dans des achats compulsifs de matériel militaire lourd, à d’abord investir dans notre capacité à approcher les faits de manière systémique et de cesser de ne voir les choses qu’en noir et blanc et en silos. Ainsi, s’il est incontestable que nous devions investir davantage dans notre sécurité, il ne s’agit pour autant pas de se précipiter au son des trompettes des lobbyistes et au contraire de tirer d’abord les bons enseignements de cette guerre et des bouleversements induits qui ne font … que de commencer. Et permettez-nous de revenir une fois encore sur notre vision d’une défense générale en profondeur, où toutes et tous nous sommes concernés plutôt qu’à la vision paternaliste de “L’État vous protège“.
S’agissant des attaques dans le cyberespace, les nombreuses timelines disponibles (1, 2, 3,4, 5) ne permettent pas non plus de se faire une idée claire de la situation et la question qui agite les commentateurs est “pourquoi ne voit-on pas plus de cyberattaques?” risque fort de ne pas trouver de réponse simple et rapide. Les prévisions faites jusqu’ici étaient-elles fausses, inutilement alarmistes? Restons humbles face à ce conflit et à ses conséquences. Dans tous les cas, face à toute cette incertitude, notre plaidoyer reste inlassablement le même: anticipons, prenons nos précautions, face à tous ces risques déjà largement identifiés et bien réels, même si leur dimension actuelle n’a, en apparence, pas encore atteint les sommets prédits. D’ailleurs, aussi avec le dernier rapport sur les services du Parlement, on constate sans cesse que la cybersécurité de notre pays n’est pas à la hauteur des enjeux.
digiVolution, un idéal plus vivace que jamais
Le 4 décembre 2020, un groupe d’expertspassionnés signait l’acte de naissance de digiVolution. Le 11 mars 2021, l’information était rendue publique et le 1er avril les travaux démarraient concrètement. Tout n’a certes pas été un long fleuve tranquille, mais un an plus tard, les actions concrètes pour le pays arrivent enfin. Ce sera déjà le cas le 6 avril prochain où nous annoncerons le lancement d’un service à l’intention des décideurs des entreprises et des collectivités publiques, pour leur offrir des clés supplémentaires pour naviguer au milieu des multiples écueils de la mutation digitale.
digiVolution, c’est un people’s business. Sans les donateurs qui ont rendu cette belle aventure possible, sans tous ceux qui contribuent au quotidien à l’observation de la mutation digitale, à son analyse ainsi qu’aux projets, sans le comité consultatif qui apporte à l’édifice une expertise unique … tout cela n’aurait pas été possible. Alors à vous tous un IMMENSE MERCI et nous espérons vous voir nombreux sur notre stand à Fribourg lors desSwiss Cyber Security Days auxquels notre équipe a fortement contribué.
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Dans ce monde de brutes et de folie où les malheurs semblent sans cesse se multiplier, terminons ce billet sur une note d’optimisme amenée par la science: la première image dutélescope James Webb… et un rappel de notre petitesse et de notre devoir d’humilité face à l’immensité de l’univers.
Nous vous souhaitons une enrichissante découverte des articles et liens sélectionnés et nous réjouissons de vous retrouver dans 15 jours.